Trouvez-vous le français québécois trop rapide et difficile à comprendre ? Voici un truc simple : la chute du « e ».
Transcription
Est-ce que ça vous est déjà arrivé ? Vous avez appris un peu de québécois, peut-être avec une prof qui articule et qui parle lentement. Vous pensez que vous allez comprendre, pis là vous entendez quelqu’un parler comme ça :
Heureusement pour vous, il y a un truc simple pour mieux comprendre. Avec ce truc, ça va vous avancer énormément. Ça va vous aider à comprendre tous les français familiers ou populaires, pas juste le québécois. C’est la disparition… du « e » !
Bienvenue à « Québécois 101 », pour vous aider à mieux comprendre le français québécois ! Si vous aimez cette vidéo, cliquez sur « j’aime » et abonnez-vous ! Vous pouvez aussi aller sur ma page Patreon pour voir plus de vidéos en français facile à comprendre.
Aujourd’hui, je vous parle de la disparition du « e » en français québécois. Le « e », c’est la lettre la plus instable en français. Si le « e » était une personne, elle serait du genre, Arrêtez de me prononcer ! J’aime pas ça, l’attention !
Si vous voulez comprendre le français familier, incluant le français québécois, la chose la plus importante, la chose qui va vous aider le plus, c’est de comprendre ce phénomène, la disparition du « e ». Le « e » qui disparaît, c’est la raison principale qui fait que le français parlé est très rapide.
Contractions
Avant de parler du « e », il faut parler des contractions en général. Je vais en parler plus en détail dans une autre vidéo, plus tard, mais pour l’instant, je veux juste vous donner une idée générale.
Le français familier est contracté pour aller plus vite. C’est la même chose en anglais, d’ailleurs : « I do not know. » « I don’t know. « Iunno. » C’est probablement vrai dans toutes les langues du monde. La langue parlée est beaucoup plus contractée, beaucoup plus rapide que la langue écrite, la langue standard.
Je vous donne quelques exemples de contractions en français familier. Le « L » peut disparaître. Par exemple : « il y a ». « Ya », ou « yâ », en québécois. Le « R » peut disparaître. « Parce que », « pasque ». Le « U » peut disparaître. « Tu as compris ? », « T’as compris ? », « T’âs compris ? », en québécois. Et, bien sûr, le sujet d’aujourd’hui : le « e » qui disparaît !
Le « e » muet
Le « e » qui disparaît, on l’appelle le « e » muet. On peut aussi dire le « e » instable ou le « e » caduc.
Mais attention, le « e » disparaît seulement s’il est prononcé « e ». S’il est pas prononcé « e », il disparaît pas. Par exemple, Hélène. Merci. Soleil. Heureux. Neuf. Enfant.
Mais sinon, le « e » muet, il veut disparaître. C’est vraiment une lettre timide.
Je peux-tu m’en aller, s’il vous plaît ? Il y a bien trop de lettres !
Le « e » est la lettre la plus courante en français, mais c’est aussi la plus instable.
Le « e » muet à l’écrit
Le « e » veut tellement disparaître qu’il disparaît même à l’écrit. Quand on remplace le « e » par une apostrophe, on appelle ça une élision.
Voici des exemples que vous connaissez où on remplace le « e » par une apostrophe. Je : « j’aime le chocolat ». Te : « je t’aime ». Le : « l’étudiant ». De : « j’ai beaucoup d’amis ». Que : « j’aimerais qu’on se parle ». Il faut toujours former l’élision. On écrit ou on dit jamais « le étudiant » ou « je te aime ». C’est toujours « l’étudiant », « je t’aime ».
Mais la langue écrite est en retard sur la langue parlée. Il y a beaucoup plus de « e » qui disparaissent à l’oral qu’à l’écrit.
Le « e » final
Voici comment ça marche pour le « e » qui disparaît à l’oral. La règle la plus simple, c’est le « e » final. On le prononce presque jamais. Sauf parfois en poésie et en chanson. Normalement, le « e » à la fin d’un mot est jamais prononcé. Exemples : madame. Hélène. Chaise. Problème. École. Étudiante.
Petite observation : Le « e » final est pas prononcé, mais il fait qu’on prononce la consonne qui vient juste avant. Donc, par exemple, « étudiant », je prononce pas le « t ». « Étudiante », je prononce le « t », mais pas le « e » que je viens d’ajouter. Ça, c’est le français, hein !
Quiz
C’est le temps pour une petite question quiz ! Qu’est-ce que ça veut dire, « déguédine » ? Comme dans : « Aweille ! Déguédine ! » Est-ce que ça veut dire : Un : « Dépêche-toi ! » Deux : « Réfléchis ! » Trois : « Tu pues, va te laver ! » La réponse à la fin de la vidéo !
Quand enlever le « e » ?
On a vu que le « e » à la fin du mot, il est pas prononcé, mais il y a aussi des « e » à l’intérieur du mot qui peuvent disparaître.
La règle la plus simple, c’est que si c’est possible d’enlever le « e », de pas le prononcer, on le prononce pas. Ça va plus vite. Par contre, si on essaye d’enlever le « e » et qu’il y a trop de consonnes ensemble, ça marche pas, on peut pas enlever le « e ». C’est impossible à prononcer. La meilleure façon d’assimiler cette règle, c’est, tout simplement, d’écouter du contenu en français qui vous intéresse. Avec le temps, ça va venir tout seul.
🎵 Ça va venir, pis ça va venir. Mais décourageons-nous pas. 🎵
Prenons quelques exemples : « Vendredi. » Si on enlève le « e » au milieu, ça fait « vendrdi ». « Vendr… Vendrdi. » C’est pas possible !
On veut quand même pas sonner comme du serbe ! « Srpski?! »
Même chose pour « mercredi ». « Merkdzz ! » C’est pas possible. Mais « samedi », ça va ! « Sam’di » !
Un dernier exemple : « lentement ». « Lent’ment. » On peut enlever le « e ». Ça fait « lent’ment ».
Ça marche aussi avec un groupe de mots. « Tout le monde », « tout l’monde ». « J’aime le français », « j’aimlfrnç »… « J’aime le français », on peut pas enlever le « e ».
Les linguistes ont analysé comment ça fonctionne, cette chute du « e » muet. On général, on peut dire que s’il y a trois consonnes de prononcées autour du « e », on peut pas l’enlever, parce que ça donne quelque chose comme « merkrdzi ». Mais en fait, c’est pas vraiment nécessaire. Il faut juste écouter et répéter les choses comme vous les entendez. C’est les manières naturelles de parler. Quand on parle, on… on a pas un livre de grammaire ou de phonétique pour nous dire comment parler.
Il y a d’ailleurs des petites différences entre le Canada et la France. Par exemple, pour « je le sais », il y a deux « e ». On peut enlever celui qu’on préfère. En général, moi, je vais dire « je l’sais ». Et je pense qu’en France, ils vont plutôt dire, « j’le sais ». C’est une question de préférence personnelle.
Assimilation consonantique
Vous allez voir que parfois, les sons autour du « e » qui disparaît changent. « Je suis », « chsuis ». Donc « j », « ch ». « Chuis ». « Je sais », « chsais », « chais ». « Pas de problème », « pas t’problème ». « Pas t’problème ». « Un cheval », « un chfal ». « Ch », « chfal ». « Un chfal ».
Révision
Êtes-vous prêts pour tester votre compréhension du « e » qui disparaît ? Dites-moi, dans les mots qui suivent, si le « e » disparaît.
« Je t’aime. » Vous voyez qu’il y a déjà le « e » de « te » qui a sauté à l’écrit. Donc : « t’aime ». « Je t’aime. » L’autre « e » disparaît aussi. « Ch’t’aime. »
« Tout de suite. » « Tout t’suite. »
« Gouvernement. » Le « e » est difficile à enlever. « Gouvernment. » On le garde : « Gou-ver-ne-ment. »
Conclusion
La chose la plus importante à retenir de cette vidéo, c’est que le « e » disparaît souvent à l’oral. Plus le niveau de langue est familier, plus il y a de « e » qui disparaissent et plus c’est contracté. Il y a aussi d’autres lettres qui disparaissent, on va en parler plus tard. Il y a des règles, mais c’est pas super important de les connaître. Il faut seulement comprendre.
Si vous enlevez pas les « e » muets en parlant, c’est pas grave. Si vous dites « len-te-ment », tout le monde va comprendre. « Tout-le-monde » va comprendre. C’est pas grave ! Mais c’est important de savoir que ça arrive si vous, vous voulez comprendre les autres qui parlent vite.
D’ailleurs, on va voir si ça vous a aidé ! Avez-vous compris, cette fois-ci ? « Je te dis que c’est glissant sur la route avec la petite pluie, là. » « Ch’te dis qu’c’est glissant s’a route a’ec la p’tite pluie, là. » Pourquoi elle a dit « s’a route » au lieu de « sur la route » ? C’est un sujet pour une autre vidéo !
Plus vous allez écouter du contenu en français familier, plus vous allez comprendre le phénomène du « e » qui disparaît. Par exemple, si vous regardez des vidéos avec des sous-titres, ça vous permet de comparer « c’que vous entendez » et « ce que vous lisez ». C’est la meilleure manière de comprendre tous ces phénomènes, de vous habituer et de mieux comprendre. Et aussi, éventuellement, de parler de manière plus naturelle. Vous allez comprendre comment ça fonctionne, la chute du « e » muet, et vous allez aussi apprendre d’autres choses, comme les enchaînements et les liaisons.
D’ailleurs, sur ma chaîne YouTube, vous allez trouver beaucoup de vidéos avec les sous-titres. Et pour plus de vidéos faciles à comprendre, vous pouvez aller sur ma page Patreon. Je tiens d’ailleurs à remercier tous mes abonnés sur Patreon qui rendent cette vidéo possible. Et je remercie en particulier David, mon abonné VIP sur Patreon !
Si vous avez aimé cette vidéo, n’oubliez pas de cliquer sur « j’aime » et abonnez-vous à ma chaîne YouTube, si c’est pas déjà fait ! Je vous invite aussi à partager cette vidéo avec les autres personnes que ça pourrait intéresser.
La réponse pour le quiz, c’était un : « dépêche-toi ». « Aweille, déguédine », ça veut dire « allez, bouge », « dépêche-toi », « grouille-toi ».
À bientôt, pour une nouvelle vidéo « Québécois 101 » !
Bye !
Traduction
Français | English |
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Est-ce que ça vous est déjà arrivé ? Vous avez appris un peu de québécois, peut-être avec une prof qui articule et qui parle lentement. Vous pensez que vous allez comprendre, pis là vous entendez quelqu’un parler comme ça : | Has this ever happened to you ? You learned a bit of Quebec French, maybe with a teacher who speaks clearly and slowly. You think you’re going to understand, and then you hear someone speaking like this : |
Heureusement pour vous, il y a un truc simple pour mieux comprendre. Avec ce truc, ça va vous avancer énormément. Ça va vous aider à comprendre tous les français familiers ou populaires, pas juste le québécois. C’est la disparition… du « e » ! | Fortunately, there is one simple trick to understand better. This trick will help you progress a great deal. It will help you understand all forms of casual French, not just Quebec French. It’s the dropping of… the e ! |
Bienvenue à « Québécois 101 », pour vous aider à mieux comprendre le français québécois ! Si vous aimez cette vidéo, cliquez sur « j’aime » et abonnez-vous ! Vous pouvez aussi aller sur ma page Patreon pour voir plus de vidéos en français facile à comprendre. | Welcome to « Québécois 101, » to help you better understand Quebec French ! If you enjoy this video, give it a like and subscribe ! You can also visit my Patreon for more videos featuring easy French. |
Aujourd’hui, je vous parle de la disparition du « e » en français québécois. Le « e », c’est la lettre la plus instable en français. Si le « e » était une personne, elle serait du genre, Arrêtez de me prononcer ! J’aime pas ça, l’attention ! | Today, I’m going to tell you about the dropped e in Quebec French. The letter e is the most unstable letter in French. If the letter e was a person, she would be like, Stop pronouncing me ! I don’t like the attention ! |
Si vous voulez comprendre le français familier, incluant le français québécois, la chose la plus importante, la chose qui va vous aider le plus, c’est de comprendre ce phénomène, la disparition du « e ». Le « e » qui disparaît, c’est la raison principale qui fait que le français parlé est très rapide. | If you want to understand casual French, including Quebec French, the key thing, the thing that will help you the most, is understanding the phenomenon known as the dropped e. The dropped e is the main reason that spoken French sounds so fast. |
Contractions | Contractions |
Avant de parler du « e », il faut parler des contractions en général. Je vais en parler plus en détail dans une autre vidéo, plus tard, mais pour l’instant, je veux juste vous donner une idée générale. | Before I tell you about the letter e, I have to talk about contractions in general. I will expand on the subject in a future video, but for now, I just want to give you the gist of it. |
Le français familier est contracté pour aller plus vite. C’est la même chose en anglais, d’ailleurs : « I do not know. » « I don’t know. « Iunno. » C’est probablement vrai dans toutes les langues du monde. La langue parlée est beaucoup plus contractée, beaucoup plus rapide que la langue écrite, la langue standard. | Casual French is contracted in order to speak faster. It’s the same in English, by the way : « I do not know. » « I don’t know. » « Iunno. » It’s probably true for all the languages in the world. Spoken languages are a lot more contracted, a lot faster than written languages or standard language registers. |
Je vous donne quelques exemples de contractions en français familier. Le « L » peut disparaître. Par exemple : « il y a ». « Ya », ou « yâ », en québécois. Le « R » peut disparaître. « Parce que », « pasque ». Le « U » peut disparaître. « Tu as compris ? », « T’as compris ? », « T’âs compris ? », en québécois. Et, bien sûr, le sujet d’aujourd’hui : le « e » qui disparaît ! | Let me give you a few examples of contractions in casual French. The L can be dropped. For instance, « there is. » « Ya, » or « yâ » in Quebec French. The R can be dropped. « Because. » The U can be dropped. « Did you understand ? » « T’âs compris ? » in Quebc French. And, of course, today’s subject : the e can be dropped ! |
Le « e » muet | The silent e |
Le « e » qui disparaît, on l’appelle le « e » muet. On peut aussi dire le « e » instable ou le « e » caduc. | When the e is dropped, it’s called a mute e. It’s also called an unstable e or a silent e. |
Mais attention, le « e » disparaît seulement s’il est prononcé « e ». S’il est pas prononcé « e », il disparaît pas. Par exemple, Hélène. Merci. Soleil. Heureux. Neuf. Enfant. | But be careful, the e is only dropped when it is pronounced « e. » If it’s not pronounced « e, » it is not dropped. For instance, Hélène. Thank you. Sun. Happy. Nine. Child. |
Mais sinon, le « e » muet, il veut disparaître. C’est vraiment une lettre timide. | But otherwise, the silent e wants to disappear. It’s really a shy letter. |
Je peux-tu m’en aller, s’il vous plaît ? Il y a bien trop de lettres ! | Can I go, now, please ? There are way too many letters here ! |
Le « e » est la lettre la plus courante en français, mais c’est aussi la plus instable. | The letter e is the most frequent in French, but it’s also the most unstable. |
Le « e » muet à l’écrit | The silent e in writing |
Le « e » veut tellement disparaître qu’il disparaît même à l’écrit. Quand on remplace le « e » par une apostrophe, on appelle ça une élision. | The e wants to disappear so bad, it even disappears in writing. When the letter e is replaced by an apostrophe, that’s called an elision. |
Voici des exemples que vous connaissez où on remplace le « e » par une apostrophe. Je : « j’aime le chocolat ». Te : « je t’aime ». Le : « l’étudiant ». De : « j’ai beaucoup d’amis ». Que : « j’aimerais qu’on se parle ». Il faut toujours former l’élision. On écrit ou on dit jamais « le étudiant » ou « je te aime ». C’est toujours « l’étudiant », « je t’aime ». | Here are some examples you know where the letter e is replaced by an apostrophe. I : « I like chocolate. » You : « I love you. » The : « the student. » Of : « I have a lot of friends. » To : « we need to talk. » The elision is mandatory. You never say or write « le étudiant » or « je te aime. » It’s always « l’étudiant, » « je t’aime. » |
Mais la langue écrite est en retard sur la langue parlée. Il y a beaucoup plus de « e » qui disparaissent à l’oral qu’à l’écrit. | But the written language is behind on the spoken language. There are a lot more e’s that vanish in speech than in writing. |
Le « e » final | The final e |
Voici comment ça marche pour le « e » qui disparaît à l’oral. La règle la plus simple, c’est le « e » final. On le prononce presque jamais. Sauf parfois en poésie et en chanson. Normalement, le « e » à la fin d’un mot est jamais prononcé. Exemples : madame. Hélène. Chaise. Problème. École. Étudiante. | Here is how the e is dropped in speech. The simplest rule concerns the final e. It’s almost never pronounced. Except sometimes in poetry or in song. Generally, the e at the end of a word is never spoken. Examples : Mrs. Hélène. Chair. Problem. School. Student. |
Petite observation : Le « e » final est pas prononcé, mais il fait qu’on prononce la consonne qui vient juste avant. Donc, par exemple, « étudiant », je prononce pas le « t ». « Étudiante », je prononce le « t », mais pas le « e » que je viens d’ajouter. Ça, c’est le français, hein ! | Quick observation : The final e is not spoken, but its presence means you have to pronounce the consonant that precedes it. So, for instance, « étudiant, » you don’t pronounce the t, « Étudiante, » you pronounce the t, but not the added e. That’s French for you ! |
Quiz | Quiz |
C’est le temps pour une petite question quiz ! Qu’est-ce que ça veut dire, « déguédine » ? Comme dans : « Aweille ! Déguédine ! » Est-ce que ça veut dire : Un : « Dépêche-toi ! » Deux : « Réfléchis ! » Trois : « Tu pues, va te laver ! » La réponse à la fin de la vidéo ! | It’s time for a quick quiz ! What does « déguédine » mean ? As in « Aweille ! Déguédine ! » Does it mean : One, « Hurry up ! » Two, « C’mon, think ! » Three, « You smell, go wash up. » The answer at the end of the video ! |
Quand enlever le « e » ? | When is the e dropped ? |
On a vu que le « e » à la fin du mot, il est pas prononcé, mais il y a aussi des « e » à l’intérieur du mot qui peuvent disparaître. | We saw that the e at the end of a word is not spoken, but there are e’s inside words that can vanish. |
La règle la plus simple, c’est que si c’est possible d’enlever le « e », de pas le prononcer, on le prononce pas. Ça va plus vite. Par contre, si on essaye d’enlever le « e » et qu’il y a trop de consonnes ensemble, ça marche pas, on peut pas enlever le « e ». C’est impossible à prononcer. La meilleure façon d’assimiler cette règle, c’est, tout simplement, d’écouter du contenu en français qui vous intéresse. Avec le temps, ça va venir tout seul. | The simplest rule is, if it’s possible to drop the e, to not pronounce it, then we don’t. It’s faster. But if you try to drop the e and there are too many consonants bunched together, it doesn’t work and you can’t drop the e. It’s not possible to pronounce the word. The best way to internalize this rule is simply to listen to content in French that you find interesting. With time, it will come naturally. |
🎵 Ça va venir, pis ça va venir. Mais décourageons-nous pas. 🎵 | 🎵 It will come, and it will come. Let’s not get discouraged. 🎵 |
Prenons quelques exemples : « Vendredi. » Si on enlève le « e » au milieu, ça fait « vendrdi ». « Vendr… Vendrdi. » C’est pas possible ! | Let’s take a few examples : « Friday. » If you remove the middle e, you get « vendrdi. » « Vendr… Vendrdi. » It’s impossible ! |
On veut quand même pas sonner comme du serbe ! « Srpski?! » | You don’t want your French to sound like Serbian ! « Srpski?! » |
Même chose pour « mercredi ». « Merkdzz ! » C’est pas possible. Mais « samedi », ça va ! « Sam’di » ! | Same thing for « Wednesday. » « Merkdzz ! » It’s impossible. But « Saturday » works ! « Sam’di ! » |
Un dernier exemple : « lentement ». « Lent’ment. » On peut enlever le « e ». Ça fait « lent’ment ». | One last example, « slowly. » « Lent’ment. » You can drop the e. You get « lent’ment. » |
Ça marche aussi avec un groupe de mots. « Tout le monde », « tout l’monde ». « J’aime le français », « j’aimlfrnç »… « J’aime le français », on peut pas enlever le « e ». | It also works with groups of words. « Everybody. » « I love French, » « j’aimlfrnç »… « J’aime le français, » you cannot drop the e. |
Les linguistes ont analysé comment ça fonctionne, cette chute du « e » muet. On général, on peut dire que s’il y a trois consonnes de prononcées autour du « e », on peut pas l’enlever, parce que ça donne quelque chose comme « merkrdzi ». Mais en fait, c’est pas vraiment nécessaire. Il faut juste écouter et répéter les choses comme vous les entendez. C’est les manières naturelles de parler. Quand on parle, on… on a pas un livre de grammaire ou de phonétique pour nous dire comment parler. | Linguists analyzed how exactly the silent e is dropped. In general, we can say that if there are three consonant sounds around the e, you can’t drop it, because you get something like « merkrdzi. » But in practice, the rule isn’t really that useful. You just have to listen and repeat the things you hear. Those are natural forms of speech. When we speak, we… we don’t look up a book on grammar or phonetics to tell us how to speak. |
Il y a d’ailleurs des petites différences entre le Canada et la France. Par exemple, pour « je le sais », il y a deux « e ». On peut enlever celui qu’on préfère. En général, moi, je vais dire « je l’sais ». Et je pense qu’en France, ils vont plutôt dire, « j’le sais ». C’est une question de préférence personnelle. | And by the way, there are small differences between Canada and France. For instance, in « I know that, » there are two e’s. You can drop the one you like. Generally, I myself say « je l’sais. » And I believe that in France, they say « j’le sais » instead. It’s a matter of personal preference. |
Assimilation consonantique | Consonant assimilation |
Vous allez voir que parfois, les sons autour du « e » qui disparaît changent. « Je suis », « chsuis ». Donc « j », « ch ». « Chuis ». « Je sais », « chsais », « chais ». « Pas de problème », « pas t’problème ». « Pas t’problème ». « Un cheval », « un chfal ». « Ch », « chfal ». « Un chfal ». | You’ll notice that sometimes, the sounds around the dropped e change. « I am, » « chsuis. » So « j, » « ch. » « Chuis. » « I know, » « chsais, » « chais. » « No problem, » « pas t’problème. » « Pas t’problème. » « A horse, » « un chfal. » « Ch, » « chfal. » « Un chfal. » |
Révision | Revision |
Êtes-vous prêts pour tester votre compréhension du « e » qui disparaît ? Dites-moi, dans les mots qui suivent, si le « e » disparaît. | Are you ready to test your understanding of the dropped e ? Tell me, in the following words, whether we drop the e. |
« Je t’aime. » Vous voyez qu’il y a déjà le « e » de « te » qui a sauté à l’écrit. Donc : « t’aime ». « Je t’aime. » L’autre « e » disparaît aussi. « Ch’t’aime. » | « I love you. » You can already see that the e in « te » has dropped in writing. So : « t’aime. » « Je t’aime. » The other e also vanishes. « Ch’t’aime. » |
« Tout de suite. » « Tout t’suite. » | « Right away. » « Tout t’suite. » |
« Gouvernement. » Le « e » est difficile à enlever. « Gouvernment. » On le garde : « Gou-ver-ne-ment. » | « Government. » It’s hard to drop the e. « Gouvernment. » We must keep it : « Gou-ver-ne-ment. » |
Conclusion | Wrap-up |
La chose la plus importante à retenir de cette vidéo, c’est que le « e » disparaît souvent à l’oral. Plus le niveau de langue est familier, plus il y a de « e » qui disparaissent et plus c’est contracté. Il y a aussi d’autres lettres qui disparaissent, on va en parler plus tard. Il y a des règles, mais c’est pas super important de les connaître. Il faut seulement comprendre. | The key takeaway from this video is that the e often vanishes in spoken French. The more informal the register, the more e’s get dropped and the more speech is contracted. Other letters also get dropped, I’ll talk about those another time. There are rules, but it’s not really important to know them. The only thing that matters is that you understand. |
Si vous enlevez pas les « e » muets en parlant, c’est pas grave. Si vous dites « len-te-ment », tout le monde va comprendre. « Tout-le-monde » va comprendre. C’est pas grave ! Mais c’est important de savoir que ça arrive si vous, vous voulez comprendre les autres qui parlent vite. | If you don’t drop the silent e’s when speaking, that’s okay. If you say « len-te-ment, » everybody will understand you. « Tout-le-monde » will understand. It’s okay ! All that matters is that you know it happens if you want to understand when people speak fast. |
D’ailleurs, on va voir si ça vous a aidé ! Avez-vous compris, cette fois-ci ? « Je te dis que c’est glissant sur la route avec la petite pluie, là. » « Ch’te dis qu’c’est glissant s’a route a’ec la p’tite pluie, là. » Pourquoi elle a dit « s’a route » au lieu de « sur la route » ? C’est un sujet pour une autre vidéo ! | Speaking of which, let’s see if my explanations helped ! Did you understand, this time ? « The roads are really slippery because of that drizzling rain. » « The roads are really slippery because of that drizzling rain. » Why did she say « s’a route » instead of « sur la route » ? That’s a subject for another video ! |
Plus vous allez écouter du contenu en français familier, plus vous allez comprendre le phénomène du « e » qui disparaît. Par exemple, si vous regardez des vidéos avec des sous-titres, ça vous permet de comparer « c’que vous entendez » et « ce que vous lisez ». C’est la meilleure manière de comprendre tous ces phénomènes, de vous habituer et de mieux comprendre. Et aussi, éventuellement, de parler de manière plus naturelle. Vous allez comprendre comment ça fonctionne, la chute du « e » muet, et vous allez aussi apprendre d’autres choses, comme les enchaînements et les liaisons. | The more you listen to content in informal French, the more you will understand the phenomenon of the dropped e. For instance, if you watch captioned videos, you can compare what you hear and what you read. It’s the best way to understand all these phenomena, to get comfortable with them and understand French better. And also, eventually, to speak in a more natural manner. You will understand how the dropped e works, and you will understand other things as well, like resyllabification and liaisons. |
D’ailleurs, sur ma chaîne YouTube, vous allez trouver beaucoup de vidéos avec les sous-titres. Et pour plus de vidéos faciles à comprendre, vous pouvez aller sur ma page Patreon. Je tiens d’ailleurs à remercier tous mes abonnés sur Patreon qui rendent cette vidéo possible. Et je remercie en particulier David, mon abonné VIP sur Patreon ! | Actually, on my YouTube channel, you can find many videos featuring captions and subtitles. And for more easy-to-understand videos, check out my Patreon. Speaking of which, I want to thank all my subscribers on Patreon who make this video possible. And a very special thanks to David, my VIP subscriber on Patreon ! |
Si vous avez aimé cette vidéo, n’oubliez pas de cliquer sur « j’aime » et abonnez-vous à ma chaîne YouTube, si c’est pas déjà fait ! Je vous invite aussi à partager cette vidéo avec les autres personnes que ça pourrait intéresser. | If you enjoyed this video, don’t forget to click « like, » and subscribe to my YouTube channel, if you haven’t done so already ! Please also don’t hesitate to share this video with others who might find it interesting. |
La réponse pour le quiz, c’était un : « dépêche-toi ». « Aweille, déguédine », ça veut dire « allez, bouge », « dépêche-toi », « grouille-toi ». | The answer to the quiz was one, « hurry up. » « Aweille, déguédine » means « come on, move, » « hurry up, » « get moving. » |
À bientôt, pour une nouvelle vidéo « Québécois 101 » ! | See you soon for another « Québécois 101 » video ! |
Bye ! | Bye ! |
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